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Le camping de St Andrew
Près de la maison, où nous étions, dans la famille de mon mari, à Saint Andrew, il y a un camping.
Ce camping est situé dans l'enclos d'une ancienne usine désaffectée aux murs de briques rouges.
Une partie de sa structure a été aménagée en salles d'expositions, de spectacles ou de conférences.
Parfois, le matin, depuis la fenêtre de la salle de bain, j'observais les allées et venues sur le lieu.
A l'arrière, j'avais remarqué une partie abandonnée, emplie de bosquets, de ronces et d'arbustes.
Nous y passions en voiture et j'avais remarqué ces portes souvent ouvertes et les carreaux cassés.
Depuis la fenêtre, ce matin de juillet, je voyais ce type au comportement étrange. Curieux.
Il allait en venait entre le bâtiment des sanitaires et l'arrière de l'usine abandonnée.
Ce genre de choses éveille toujours mon attention, sinon mon intérêt. Je suis attirée par le "glauque".
Sans doute quadragénaire, un peu enveloppé, lorsqu'il revenait depuis l'usine, il semblait se toucher.
Je décidais d'en avoir le cœur net. Je prétextais l'envie de prendre l'air et je sortais rapidement.
Je traversais la rue et, par un portillon j'entrais dans l'enclos du camping. Je marchais vers les sanitaires.
J'étais vêtue d'un jean, d'un sweat-shirt et j'étais chaussée de mes baskets. Très mobile et agile.
Discrètement, derrière le mur des sanitaires, j'observais le manège du type. Il allait et venait.
Au bout de quelques minutes, il arriva près des sanitaires en se touchant le sexe sous son pantalon.
Puis, il repartait assez rapidement pour disparaître derrière le mur de vieilles briques rouges.
Je me doutais un peu de ce qu'il cherchait et de ce qu'il attendait. Sans doute à l'affût d'une opportunité.
Je m'avançais rapidement pour aller à mon tour derrière les murs de l'ancienne usine. Sur le sentier.
Je m'avançais parmi des ronces, des amas de palettes, de ferrailles et d'objets hétéroclites.
J'avisais une des portes en métal, ouverte. J'entrais dans d'anciennes toilettes, abandonnées, elles aussi.
Sur ma droite, il y avait une dizaine de cabinets de toilette. La peinture grise en était écaillée.
Les portes ouvertes permettaient d'y découvrir des cuvettes en faïence jaunies et dégueulasses.
Sur ma gauche une dizaine de lavabos tout aussi délabrés. Au fond, des armoires métalliques éventrées.
Ces endroits m'excitent toujours considérablement. Je me promis d'y revenir avec mon mari.
Soudain, d'un des cabinets, ouvrant la porte, le type jaillit : < Hello. Nice place for a walk, right ? >
Il dit ces mots en éclatant de rire. < We met both ? > me fit-il encore en se touchant la braguette.
Je n'avais nulle envie de faire connaissance, aussi, je répondis : < No thanks. I just exploring the place ! >.
Je marchais rapidement vers la porte. < There is a Glory Hole, there, you know ? > fit-il en riant.
Je me retournais pour regarder ce qu'il voulait me montrer. Il pointait son doigt sur le cabinet du fond.
Je revenais sur mes pas pour regarder. Il y avait là un trou dans la cloison séparant deux cabinets.
Je n'avais encore jamais vu ce genre de choses. Le type, mimant une fellation, me fit un clin d'œil.
Déformant l'intérieur de sa joue avec sa langue la main fermée bougeant devant sa bouche.
Je tournais les talons et je me dépêchais de filer. J'étais terriblement excitée par ce que je venais de voir.
J'en parlais à mon mari au retour. Il jouait aux échecs avec son frère. Je lui chuchotais en français.
< Tu es une petite délurée ! Je viens voir ce "plan" tout à l'heure ! > me fit-il avant de me faire une bise.
< Pourquoi "petite" ? > lui demandais-je comme à chaque fois. Il ria en me tapotant les fesses.
En fin de matinée, je montrais l'endroit à mon compagnon. Il n'y avait plus personne. Je regardais le trou.
J'observais cet orifice avec une réelle fascination. Il y avait des coulures indéfinissables le long du mur.
Des substances sèches collaient entre le trou et le carrelage du sol. C'était un de ces fameux "Glory Holes" !
Je voulais absolument tenter cette expérience. J'en fis part à mon mari qui éclata de rire.
Je lui avais raconté ma première visite matinale. Aussi, il me proposa de guetter l'inconnu demain matin.
Mon cœur battit soudain la chamade. Je savais qu'avec sa complicité, j'allais vivre l'extraordinaire...
Isa
Scotland - Sept. 2015 -
Je vous retrouve samedi prochain pour un nouveau récit.
Je vous souhaite à tous une très agréable semaine.
Bises
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